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klodd
Je pense qu'on ne peut arrêter une addiction qu'en la remplaçant par une autre. Un des principaux circuits du cerveau est le circuit de la récompense. C'est celui qui nous fait avancer malgré les difficultés, malgré les échecs, les douleurs. C'est notre force de motivation : pour manger, apprendre, ... il est impensable de le laisser sans activité, c'est un feu qu'on ne peut laisser sans bois à bruler.

Les addicts (à la drogue, aux jeux, au sexe, au chocolat, au point de croix, ...) vivent pour la récompense, pour la satisfaction procurée par ce circuit.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Système_de_récompense :
Le système de récompense / renforcement est un système fonctionnel fondamental des mammifères, situé dans le cerveau, le long du faisceau médian du télencéphale. Ce système de « récompenses » est indispensable à la survie, car il fournit la motivation nécessaire à la réalisation d'actions ou de comportements adaptés, permettant de préserver l'individu et l'espèce (recherche de nourriture, reproduction, évitement des dangers…).

Plus précisément, le système de renforcement est constitué par trois composantes :
affective, correspondant au plaisir provoqué par les « récompenses », ou au déplaisir provoqué par les « punitions » ;
motivationnelle, correspondant à la motivation à obtenir la « récompense » ou à éviter la « punition » ;
cognitive, correspondant aux apprentissages généralement réalisés par conditionnement.
Certains psychotropes, comme l'alcool ou les opioïdes, agissent directement sur ce système quand ils sont ingérés, inhalés ou injectés dans l'organisme. Le dysfonctionnement du système de renforcement serait à l'origine de troubles du comportement (alimentaire, affectif…), ou à la dépendance à des substances (psychotropes) et à des situations (jeux d'argent, sexe, jeux vidéo…).

Fin de citation.

Ton objectif ne doit pas être d'arrêter de te défoncer, mais de te défoncer à autre chose qui soit moins destructeur pour toi (la musique, la peinture, la cuisine, la cosmologie, les mots-croisés, ...). Ca vaut pour toi, pour Nath, pour moi, pour nous tous ... et quand, fin 2013, ma psy m'a demandé avec insistance de me trouver une "passion", je dois dire que j'ai été assez emmerdé. Plus facile à dire qu'à faire. Allais-je me lancer corps et âme dans la confection de maquettes de bateaux de la seconde guerre mondiale ? bof. La cuisine ? La cornemuse ? Le macramé ? Punaise, c'est con à dire mais c'est pas si facile de se trouver un truc qui nous transcende.
stephane | 1/31/2015
et qu'as-tu trouvé de transcendant pour toi, Stéphane?

Personnellement j'ai trouvé, mais peut-être trop de passions à la fois justement!
et j'enrage quelque part de ne pouvoir toutes les vivre à la fois.
Me faudrait mettre de l'ordre et de la priorité dans tout ça à présent "hiérarchiser" pour éviter de succomber sous le travail (donc ne plus avoir de plaisir mais de l'angoisse)

je suis d'accord avec toi Stéphane, à une addiction destructrice il est souhaitable de substituer une passion épanouissante, au moins une et peut-être pas plus d'une pour ne pas tomber dans l'overdose, l'overburning, ou le sentiment de sous-qualification, surtout lorsqu'on développe un complexe d'infériorité ou un "profil" à tendance majoritairement victimaire.

pour des précisions sur ces passions qui m'habitent et ne pas alourdir la page avec des sujets me concernant personnellement, voir ici:
http://kaleidoscope.karmaos.com/post/264

bon week-end les habitants de karmaOS!
fleurdatlas | 1/31/2015
- Klodd, je sais que tout traitement subtitutif comporte des risques, en particulier (et même si on le nie à grand renfort de déclarations péremptoires) d'accoutumance, pour ne pas dire risques addictifs (on prétend aussi que certaines addictions sont moins pires que d'autres)

bref, le sevrage d'un "boulet", car on aimerait bien s'en passer
qu'on ait retrouvé confiance en soi, en les autres
retrouvé goût à la vie, à quelque passion prenante
ou qu'on n'ait rien retrouvé de tous ces essentiels

ce sevrage donc, ne se fait pas sans règles protocolaires et aides à la personne

ce que je constate c'est que tu as décidé de baisser la métha parce que tu te sentais mal d'être si haut
mais que tu sais en même temps qu'il faut être prudemment stable quelques temps, et qu'il faut être en phase avec l'avis et le soutien du médecin

donc tout devrait bien se passer

cool!

- pour Nath, pas cool du tout!

quel est le problème existenciel profond de Nath? il n'y a qu'elle qui peut tenter de répondre à cette question, et je lui souhaite pour ce faire la meilleure aide possible: psy, groupe de parole, ateliers créatifs en accueil de jour...

- c'est marrant comme tu parles en même temps pour toi, à ton sujet d'une vie "agitée" et d'"ennui"!

l'un semblerait exclure l'autre!

- j'espère de tout coeur que tes relations avec ton paternel vont demeurer fortes et saines
et que ta reprise se fera dans un climat serein (collègues comme hiérarchie)

bises l'ami signifiant!
fleurdatlas | 1/31/2015
tiens j'ai trouvé ça au sujet du sevrage
deux témoignages
Simon qui veut continuer la méthadone
et Martine qui l'a totalement abandonnée

Le sevrage

«Si une personne arrête de consommer brusquement, elle va tomber en sevrage des opioïdes, explique le Dr Barbeau. C’est extrêmement désagréable. On a mal au ventre, on peut vomir ou avoir de la diarrhée et on manque complètement d’énergie. On a mal aux muscles et aux articulations. On a la chair de poule. Ce malaise-là est si intense qu’il va faire en sorte que la seule chose que la personne va vouloir, c’est d’aller trouver sa substance pour pouvoir se soulager. Et plus on fait des sevrages souvent, plus ça devient intolérable.»

L’envers de la médaille, c’est que les patients deviennent dépendants à la méthadone. En fait, à peine 10 ou 20 % des gens réussissent éventuellement à s’en sevrer. Pour la Dre Morin, c’est un mal pour un bien : «À la limite, quelqu’un pourrait prendre de la méthadone toute sa vie. Ça donne quand même une bonne assurance de ne pas rechuter, ça permet de fonctionner normalement.»

C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à Simon : le traitement à la méthadone lui a permis non seulement de mettre fin à sa dépendance aux opiacés d’ordonnance, mais également de retrouver une certaine stabilité dans sa vie. «La méthadone a fonctionné, soutient-il. L’argument que j’entends souvent des gens, c’est que j’ai changé un médicament pour un autre. C’est vrai, mais moi j’ai choisi de voir ça autrement. Comme une personne qui est diabétique et qui doit prendre de l’insuline tous les jours. Alors moi, j’ai cette maladie-là contre laquelle je dois prendre de la méthadone. Et ce qui est important, c’est que ça enlève une grande partie du désir de consommer. Et depuis ce temps-là, les choses se stabilisent graduellement.» Il a notamment pu renouer avec sa famille et sa copine, tout en reprenant le travail.

Martine a choisi de se sevrer également de la méthadone, mais le prix à payer a été particulièrement intense. Son sevrage remonte à six ans déjà, mais elle se souvient très bien de l’immense douleur qu’elle a vécue : «Le gros sevrage, c’est six mois, raconte-t-elle. Six mois sans dormir, même avec des pilules pour dormir. Des chocs électriques dans les jambes…»

La méthadone n’est pas une panacée. «Pour qu’un médicament fonctionne, il faut l’entourer d’autres ingrédients, dont notamment la volonté, précise la Dre Morin. On ne force pas personne à prendre de la méthadone. Et si un patient a le meilleur docteur du monde, la meilleure pilule du monde, mais il ne veut pas que ça aille mieux, ça n’ira pas mieux.»

Pour aider les patients à cheminer au niveau personnel, les centres de désintoxication offrent également différents types de thérapie, comme la thérapie cognitivo-comportementale.

Pour tourner la page sur sa dépendance, Martine a choisi la voie de la résilience et elle travaille désormais à aider d’autres personnes à mettre fin à leur dépendance.

En dépit de ses immenses progrès personnels, Martine sait qu’elle portera ce passé en elle pour tout le reste de sa vie. «L’héroïne, c’était l’amour de ma vie, soutient-elle. Et ça va toujours l’être en quelque sorte. C’est comme quand tu es en couple avec quelqu’un et qu’il te bat ou te fait des choses malsaines : il faut que tu le laisses. J’avais dit que je ne retoucherais plus jamais à l’héroïne, je l’ai fait. Et quand j’ai dit que je ne retoucherais plus jamais à la méthadone, je l’ai fait. Ils disent que c’est une journée à la fois, mais moi je suis convaincue intérieurement que je ne consommerai plus.»

référence:
http://pilule.telequebec.tv/occurrence.aspx?id=991
fleurdatlas | 1/31/2015
Oui, Stephane, le remplacement d'une addiction par une passion ou en tous cas une occupation valorisante est le B-A-BA de l'addictologie. On en parle en alcoologie, et bien sur pour les autres addictions. C'est un peu dans cet ordre d'idée que je dis que pour moi l'ennui c'est l'ennemi et qu'il me faut toujours être occupé, c'est mieux si on a une passion. Tu dis ça très bien.
Pour moi, l'écriture en a fait foncttion pendant un temps, mais ça n'a pas suffit. Avoir une passion c'est bien beau, mais il faut aussi le désir, la motivation, d’arrêter. Ca ne se fait pas tout seul, ni pour la motivation, ni pour développer une passion, surtout quand on est dépressif et qu''on a envie de rien.
Un médecin m'a dit un jour que j'avais une personnalité addictive. Je ne sais pas si c'est vrai, mais ca fait 25 ans que je n'ai pas retouché à l'héroïne, 4 ans (hier) pour l'alcool, quinze ans pour la codéine, bref j'ai arrêté plusieurs produits réputés difficile de se sevrer, et je suis toujours dépendant, malgré des passions comme l'écriture ou l'informatique. Je ne crois pas aux solutions miracles, il faut de l'entêtement, comme martine qui a tenu six mois en manque (je sais ce que c'est, je l'ai fait aussi sauf que pour moi ça a duré 2 mois, mais je ne le souhaite à personne).
Je crois que je vais essayer le sport pour compenser la baisse de la métha, mais je pars de zéro ou presque, je ne peux pas courir plus de 100 mètres sans douleurs importantes aux jambes et je fais 3 pompes et je m'écroule. Ca fait 30 ans que je ne fais plus de sport, et ça se paye. Mais là encore, il faut la motivation. Je vais proposer à Fraançois de le faire en ma compagnie. C'est mieux à deux.
Je vous remercie pour vos com si enrichissants
klodd | 2/1/2015
Aïe, me parle pas de sport !!! Encore quand j'habitais sur Paris ou Angers, je marchais beaucoup, mais depuis que je vis à la campagne, je ne peux rien faire sans prendre la voiture et du coup, plus de sport. J'arrive certaines périodes à me motiver pour aller deux ou trois fois à la piscine, ... mais je n'ai pas non plus nager depuis aout.

Dommage qu'on soient pas voisins, on aurait pu se motiver ... parce qu'au niveau des performances physiques, je suis à peu près à ton niveau.

Par contre, pour ce qui est des passions, j'ai trouvé mon équilibre. Ma famille, un jeu de carte assez idiot mais que j'aime beaucoup car il me fait cogiter, m'amuser (notamment avec mon fils) et rencontrer des joueurs (Magic), et puis bien sur l'informatique, ou plus précisément, le développement web : développer une bonne application, c'est le kif total.
stephane | 2/1/2015
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